Son père était sacristain dans un petit village des environs d'Archangelsk dans l'extrême nord de la Russie. Jean aimait les longues liturgies. Il poursuivit ses études à l'Académie théologique de Saint-Petersbourg et, malgré bien des peines, il servait Dieu joyeusement: "La tristesse, dira-t-il plus tard, est une apostasie et la mort du cœur." Attaché à la cathédrale de Cronstadt, il évangélisa ce port de guerre où se mêlaient l'injustice sociale, la misère et la dégradation morale. Pendant 32 ans, il y mena ce ministère pastoral, y ajoutant l'éducation des enfants et puisant sa force dans la Liturgie: "Il n'y a rien de plus vivifiant que la Liturgie" écrit-il dans son journal "Ma vie en Christ" (éditions du Cerf). Bientôt les foules vinrent à lui. La poste même dut ouvrir un service spécial pour lui distribuer les lettres qu'il recevait. Apôtre de la communion fréquente, il voyait venir à lui tant de gens pour se confesser qu'il accepta la confession publique. A tous, il communiquait la grâce de la présence du Christ.
Canonisé en 1990 par le patriarcat de Moscou, Jean de Cronstadt (1829-1908) est l'une des figures majeures de la spiritualité russe. Une personnalité hors du commun et aux multiples facettes, qui a manifesté avec une rare intensité l'unité entre sacrement de l'autel et sacrement du frère, vie de prière et engagement social...
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