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Déclarée vénérable le 16 janvier 1986 par Jean-Paul II et proclamée bienheureuse le 27 mai 2012, sur l'Esplanade du port de Vannes (Morbihan)
Louise-Elisabeth de Lamoignon, née à Paris le 3 octobre 1763, épouse François-Edouard Molé, comte de Champlâtreux en 1779. Cinq enfants naissent dans ce foyer, trois mourront en bas âge. La révolution française n'épargne pas la famille: François-Edouard est guillotiné le 20 avril 1794. Madame Molé se retrouve veuve avec de jeunes enfants. En 1803, ses enfants établis, elle quitte Paris. Répondant à la demande de Monseigneur de Pancemont, elle fonde à Vannes une maison de charité, qu'elle place sous la protection de Saint Louis, modèle de foi, artisan de justice et de paix. Pour les fillettes pauvres et désœuvrées errant sur les bords du port, elle ouvre des ateliers de tissage et de coton, une fabrique de dentelle et une école.
"Louise-Elisabeth a vécu intensément les exigences de l'amour évangélique, tant dans l'état du mariage que dans la vie religieuse.
- Sa vie témoigne qu'à l'origine de cette union à Dieu, il y a d'abord l'accueil de la grâce donnée par 'Dieu lui-même qui nous a aimés le premier'. La jeune demoiselle de Lamoignon reçut Dieu, intimement, le jour de sa première communion: 'je reçus, quoique bien jeune alors, de grandes grâces de Dieu. Je ne les oublierai jamais'. Depuis ce jour, Louise-Elisabeth vécut sous le signe de l'union à Dieu chaque instant de sa vie, désirant 'lui rendre Amour pour Amour'. L'Eucharistie était devenue le centre et le moteur de sa vie car, disait-elle, 'en participant au Corps de Jésus-Christ, dans la communion [...] on pense, on parle et on agit comme Jésus-Christ'.
- Par ailleurs, Louise-Elisabeth communia intensément à la passion du Christ-Rédempteur, réalisant même, dans les belles années de son mariage, un 'pacte avec la croix'. La jeune femme décidait de s'abandonner intégralement dans les bras de son Sauveur. C'est ainsi qu'elle surmonta courageusement la misère, la perte de trois de ses cinq enfants et de son mari Édouard Molé, guillotiné pendant la révolution, avec le soutien de son 'Bien Aimé' Seigneur. Sensible à la misère des autres, elle voyait le Christ souffrant à travers le pauvre souffrant. Après des années à leur service, à Paris, celle que les pauvres appelaient 'l'ange des mansardes' acceptait, à quarante ans, de bouleverser sa vie pour la consacrer entièrement aux déshérités, à Vannes, en réponse à l'appel de Dieu et de l'évêque, Mgr de Pancemont.
- Enfin, Louise-Elisabeth communia profondément à la résurrection du Christ pendant toute son existence. Son mariage heureux fut une des plus belles grâces de sa vie. Elle disait de son mari qu'il était 'l'homme le plus vertueux et le meilleur'. Par ailleurs, le développement de son œuvre, au décès de la fondatrice, le 4 mars 1825, témoigne de la fécondité de sa vie unie au Christ. La congrégation compte alors une cinquantaine de religieuses désirant vivre selon son esprit et porter aux déshérités, dans les ateliers et écoles de la fondation, l'amour de Dieu qui les habite. Aujourd'hui, la congrégation compte près de 620 sœurs professes réparties en 10 pays, sur 3 continents."
+ Raymond Centène, évêque de Vannes
- Site des Sœurs de la Charité de Saint-Louis (SCSL)
- Abbaye de Rhuys - historique de la congrégation
- De Louise-Elisabeth à Mère Saint Louis - diocèse de Vannes