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ou Wulfilaic, ou Wolf, ou Vulfe. Le seul 'Stylite' occidental.
Originaire d'Europe centrale, il avait entendu parler des vertus et de la sainteté de saint Martin dont il voulut copier les faits et gestes. 'Je ne savais pas, disait-il, s'il avait été martyr ou confesseur. Je ne connaissais pas le pays où il avait vécu'. Il mendiait pour distribuer aux plus pauvres ce qu'il avait pu recueillir. Mais cela ne lui suffit bientôt plus.
Alors il partit pour la France et d'étapes en étapes, il s'en vint à Limoges où Arédius, l'abbé du monastère de Saint Yrieix, le conduisit lui-même à Tours. Il quitta ensuite le Limousin pour se rendre dans le diocèse de Trèves qui s'étendait jusque dans les environs de Reims et dont une grande partie de la population était encore païenne.
Il éleva une colonne non loin du temple de Diane, la déesse de la chasse. Il vécut sur cette colonne durant des années, sans rien pour se protéger des rigueurs de l'hiver au point que les gelées lui faisaient tomber les ongles eux-mêmes. Jusqu'au jour où l'évêque du lieu lui déclara: 'La voie que tu suis n'est pas la bonne. Tu n'as pas à te comparer à Siméon d'Antioche (qu'on appelle actuellement saint Syméon le Stylite). La rigueur du climat ne te le permet pas'.
Selon l'historien saint Grégoire de Tours, Walfroy obéit et rejoignit le monastère le plus proche: 'L'obéissance est plus chère à Dieu que le sacrifice'. L'évêque fit détruire la colonne. 'Je pleurai amèrement, dit saint Walfroy à Grégoire de Tours venu le visiter. Mais je ne voulus pas relever ce qu'ils avaient démoli de peur de désobéir aux évêques. Depuis lors j'habite ici avec les frères'.
Propre du diocèse de Reims - fêtes célébrées en certains lieux du diocèse.
Ermitage Saint Walfroy, vie de saint Walfroy, site du diocèse de Reims:
"Aux temps mérovingiens, vers l'an 585, le diacre Walfroy, originaire de Lombardie*, disciple de St Martin de Tours, vient dans le Pays d'Yvois pour y vivre en ermite.
Walfroy joint à la prière une forme de pénitence originale: comme les stylites d'Orient, il se tient sur une colonne, y endurant les rigueurs du climat ardennais.
Sa prédication et son exemple attirent à l'Évangile les habitants de la région qui finissent par briser le signe de leur paganisme: la statue de la 'Dea Arduina' vénérée sur la colline ('Ardenne' vient de 'Arduina').
Obéissant à l'évêque de Trèves, Walfroy quitte sa colonne, évangélise la région et construit, au sommet de la colline, une église en l'honneur de St Martin. Il en fait un foyer de vie religieuse.
Il meurt peu avant l'an 600, inhumé dans l'église qu'il a construite. Ses reliques ont été transportées en Yvois (Carignan) le 7 juillet 979.
Après Saint Walfroy, des ermites vivant de leur travail, continuent la vie de prière et de pénitence."
* Un internaute nous signale que Saint Walfroy (Vulfilaïc) ne venait pas de Lombardie mais plutôt de Pannonie. Les Lombards (longobardi, 'longues barbes' ainsi nommés par les Romains) étaient des barbares venus des bords de la Baltique jusqu'au Danube et n'ont fondé le royaume de Lombardie qu'en 568. Or Vulfilaïc ('corps de loup' en vieux norrois) est arrivé dans l'Ardenne en 565. Lors de sa rencontre avec Grégoire de Tours en 585, il déclare être là depuis 20 ans.