ou Ælfred
Né en 849. Lors d'un voyage à Rome en 853, il est accepté comme filleul par le pape Léon IV. Il était un grand intellectuel traduisant de nombreux ouvrages classiques pour son peuple et semblait destiné à l'Église. Au contraire, il dut devenir roi et passer la plus grande partie de son règne en guerre contre les invasions danoises qui menaçaient l'Angleterre. Son action en faveur des arts, de la littérature et de l'Église en ont fait un personnage aimé en Angleterre.
"Il fut pour ce peuple encore à demi barbare ce qu'avait été Charlemagne un siècle auparavant pour les peuples francs et germains. Alfred lui-même disait qu'il y avait 'dans son royaume très peu d'hommes capables de comprendre leur office en anglais ou de traduire une lettre écrite en latin; je ne me rappelle pas, ajoute-t-il, en avoir trouvé un seul au sud de la Tamise quand j'ai commencé mon règne'. Aussi fit-il venir des savants étrangers, l'évêque de Reims Hincmar, l'abbé Grimbald, le fameux théologien Jean Scot dit 'Érigène'. Lui-même, comme Charlemagne, donna l'exemple de l'étude; il avait près de quarante ans quand il apprit le latin et il y fit de tels progrès, qu'il put traduire en langue saxonne les ouvrages qu'il crut le plus utile de faire connaître à ses sujets: l'Histoire ecclésiastique de l'Angleterre de Bède le Vénérable, les Histoires d'Orose auxquelles il joignit de curieuses notes géographiques, la Consolation philosophique de Boèce, quelques méditations de saint Augustin enfin le Pastoral ou livre des soins pastoraux écrit par le pape saint Grégoire à l'usage du clergé. Il ajouta à ce dernier livre une préface où on le voit se préoccupant avec une véritable ardeur des moyens de répandre l'instruction parmi son peuple: pour y contribuer, il envoya une copie de cette traduction à tous les évêques du royaume; trois de ces copies existent encore."
(source: institut national de recherche pédagogique)