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Issu d'une des plus nobles et plus puissantes familles romaines, Meropius Anicius Paulinus était à vingt-cinq ans gouverneur de la province de Campanie. Il avait environ trente ans quand il épousa une chrétienne espagnole nommée Teresa. Un fils leur naquit qui mourut au bout de huit jours. Paulin se mit alors à approfondir le christianisme qui, peut-être, pensait-il, remédierait à son affreux chagrin. Il reçut le baptême en 390, le sacerdoce en 394. Ils étaient entrés, sa femme et lui, dans la voie des conseils évangéliques. Ils vendirent au profit des malheureux leurs immenses propriétés d'Espagne, de Gaule et d'Italie, ne gardant que celles qu'ils avaient à Nole, près du tombeau de saint Félix. C'est là qu'en 394, ils se retirèrent pour le reste de leur vie. Ils élevèrent à saint Félix une splendide basilique, flanquée d'une construction dont le bas servait d'hospice aux pèlerins et l'étage de couvent à Paulin et à ses disciples. Toutes les cellules donnaient sur le maître-autel de l'église; on se relevait la nuit pour chanter matines. On jeûnait souvent. Le maître continuait d'écrire et cultivait un jardin. Teresa dirigeait la maison. En 409, Paulin se laissa nommer évêque de Nole. Avec un tranquille héroïsme, il défendit son petit troupeau contre les Goths pillards et tueurs qu'Alaric avait laissés dans le pays après le sac de Rome (410). C'était un homme de cœur, affectueux et fidèle. Il eut de nombreux amis dont saint Martin, saint Ambroise, saint Augustin, Sulpice Sévère, l'empereur Théodose et le pape Anastase. Il leur adressait des lettres charmantes et des vers. Prudence et lui sont les derniers en date des poètes latins.
"Bordeaux a toujours témoigné un fidèle souvenir à Paulin. Une rue porte son nom. Deux églises du diocèse lui sont dédiées. Des travaux importants ont vu le jour en son honneur à Bordeaux. Par saint Paulin le christianisme bordelais se rattache à celui de l'âge patristique." (Histoires de la sainteté en Gironde - diocèse de Bordeaux - texte en pdf)
Paulin de Nole, un évêque contemporain de saint Augustin, a été le thème de la catéchèse du 12 décembre 2007. Traçant son portrait, Benoît XVI a d'abord rappelé que Paulin, issu d'une famille aristocratique d'Aquitaine (France), avait d'abord été gouverneur de la Campanie (Italie) où il avait brillé par sa sagesse. Au contact de la foi ardente de la population il entreprit un cheminement vers la conversion au christianisme, qui fut rempli de difficultés et d'épreuves.
Sa rencontre avec le Christ, a ensuite souligné Benoît XVI, fut l'issue d'un long processus durant lequel il prit mesure de la caducité des choses. Marié il eut la malheur de perdre un fils nouveau né, après quoi lui et son épouse distribuèrent leurs biens aux pauvres et décidèrent de vivre fraternellement, avant de fonder une communauté monastique. Devenu prêtre, Paulin se distingua par sa grande attention envers les pauvres, et laissa une image de pasteur charitable.
Sa conversion, a rappelé le Saint-Père, "frappa ses contemporains... qui lui reprochèrent son détachement des biens matériels et l'abandon de sa vocation littéraire". A ces critiques il répondait que son détachement ne signifiait pas du mépris pour les biens terrestres mais que leur usage devait servir à la finalité supérieure de la charité... Une nouvelle vision des choses guidait désormais sa sensibilité", a ajouté le Pape. "C'était la beauté du Dieu incarné, crucifié et ressuscité".
"Si saint Paulin de Nole n'a pas écrit de traités théologiques, ses poèmes et sa riche correspondance montrent une théologie vécue, pétrie de la Parole de Dieu comprise comme éclairage de la vie". Puis le Saint-Père a rappelé que les écrits de Paulin "insistent sur le sens de l'Eglise comme mystère d'unité et de communion qu'il vivait principalement dans une pratique aiguë de l'amitié spirituelle... On est impressionné de voir avec quelle chaleur ce saint évêque chantait l'amitié comme manifestation du corps du Christ animé par l'Esprit".
"La théologie contemporaine -a conclu Benoît XVI- a trouvé dans le concept de communion la clé de lecture du mystère de l'Eglise. Le témoignage de Paulin de Nole aide à percevoir l'Eglise telle que la présente le Concile Vatican II, c'est-à-dire le sacrement de l'union avec Dieu et de l'unité du genre humain".
Source: VIS 071212 (390)
Mémoire de saint Paulin, évêque. De famille patricienne, il reçut le baptême à Bordeaux, abandonna le consulat et, de très noble et très opulent qu'il était, il se fit pauvre et humble pour le Christ, et s'établit à Nole, en Campanie, près du tombeau du prêtre saint Félix, pour suivre son exemple. Il mena là, avec son épouse Thérèse et des amis, une vie d'ascèse. Devenu évêque de Nole, il se fit remarquer par son érudition et sa sainteté, bâtit un hospice pour les pèlerins et vint en aide aux pauvres. Il mourut en 431.
Martyrologe romain