Veuve du comte de Flandre, elle reçut le voile des mains du pape Alexandre II en 1067 et se retira au monastère bénédictin de Messines, près d'Ypres en Belgique où elle mourut le 8 janvier 1079.
"Robert, surnommé le Dévot, unique fils de Hugues Capet,... eut six enfans de Constance sa seconde femme" dont "Adelle, mariée en premières noces à Richard II, duc de Normandie, en 1027. Elle épousa en secondes noces Baudouin V, comte de Flandre; elle fonda à Messines, près d'Ypres, un monastère de l'ordre de saint Benoît pour trente filles nobles et douze chanoines, reçut à Rome, des mains du pape Alexandre VII, le voile de veuve, et se retira dans son monastère de Messines, où elle mourut en 1079."
(source: Musée des Monumens Français Par Musée national des monuments français (Paris, France), Alexandre Lenoir)
Un fidèle internaute qui a une petite-fille nommée Adèle et baptisée en invoquant Sainte Adèle de Messines nous communique les photos et le texte suivant:
Sainte Adèle* (1009 - 1079)
4ème enfant du roi de France Robert II le Pieux (vers 972 - 1031) et de la comtesse Constance d'Arles (986 - 1032). Mariée en 1027 au duc de Normandie Richard III (1001 environ - 1027, qui décède la même année au mois d'août, ils n'ont a pas eu d'enfant). Elle doit se remarier en 1028 avec Baudouin V (1012 - 1067), comte de Flandre ; ils ont eu 3 enfants, dont Mathilde***, mariée en 1053 à Guillaume le Conquérant.
Avec Baudouin elle fonde un monastère bénédictin à Messines (Mesen en néerlandais), qui sera ouvert vers 1060, comportant une église dédiée à Notre-Dame (assez importante, de 70 m x 25 m environ, car la ville, centre drapier renommé et prospère, comptait alors plus de 10.000 habitants - moins de 1.000 aujourd'hui)
Redevenue veuve en 1067 Adèle se retire dans ce monastère où elle meurt le 8 janvier 1079 ; elle sera ensevelie dans la crypte de l'église.
Le temps, la révolution de 1789, et surtout les atroces batailles de la guerre 14-18, ont tout anéanti et la crypte aux voûtes plus ou moins effondrées fut comblée par des gravats et oubliée de tout le monde. De 1927 à 1930, sur les ruines de l'église, on en a bâti une autre plus petite (en croix grecque, de pas plus de 250 places) dédiée à Saint-Nicolas (avec un vitrail où figure Adèle) ; pendant les travaux de construction on est tombé par hasard sur la crypte (qui a été restaurée en 1928 dans le respect total du style roman initial et devenant ainsi la crypte de la nouvelle église) où reposait toujours la dépouille de Sainte Adèle. La tombe a reçu alors une nouvelle dalle, posée à même le sol, gravée en latin et en néerlandais, avec la silhouette stylisée d'Adèle. L'écusson de droite avec les fleurs de lys rappelle l'ascendance royale de la sainte ; celui de gauche avec le croissant de lune, les fleurs de lys et les 2 crosses rappelle la consécration de l'édifice à Marie. L'écrit latin dit : HIC QUI SCRIPTA LEGIS JACET ADALA FILIA REGIS. HEC LOCA SANCTA PIE FUNDANS IN HONORE MARIE et signifie : ici où tu lis cet écrit gît Adèle, fille de roi, pieuse fondatrice de ce lieu saint en l'honneur de Marie.
L'écrit en néerlandais dit : IN DEZE CRYPTE LAG BEGAVEN ADALA VAN FRANKRIJK GRAVIN VAN VLANDEREN STICHTERES VAN DE VOORMALIGE ABDIJ VAN MESEN GESTORVEN - se termine en " latin" VIII JANRI MLXXIX et signifie : en cette crypte a été ensevelie Adèle de France, Comtesse des Flandres**, fondatrice de l'ancienne abbaye de Messines décédée le 8 janvier 1079.
Anecdote à oublier (???), à méditer ( ???) : pendant la guerre de 14-18, dans la crypte utilisée comme infirmerie, on a soigné Adolf Hitler.
* appelée aussi Adélaïde.
** du temps de Sainte Adèle il n'y avait qu'une seule Flandre (à géométrie variable, en fonction des conquêtes et des cessions)), mais, depuis, la Belgique a divisé sa part de territoire flamand en Flandre Orientale et Flandre Occidentale ; ne pas oublier que de nos jours il y a également la Flandre (ou les Flandres) en France et aussi en Hollande.
*** voir la tapisserie de Bayeux.