Marguerite Rutan, sœur de la Charité, est déclarée bienheureuse le 19 juin 2011.
Première supérieure de l'hôpital de Dax, elle fut guillotinée le 9 avril 1794.
A travers elle, nous rendons hommage aux sœurs de la Charité qui furent guillotinées à Arras et Angers et aux autres martyrs de Dax pour lesquels la cause a été introduite depuis longtemps. Nous étendons notre louange à tous ceux et celles qui périrent pour leur foi, pendant la Révolution française, y compris lors du génocide vendéen.
Enfin, nous saisissons l'occasion pour remercier et féliciter les filles de la Charité de St Vincent de Paul, notre bon saint landais, dont le Berceau se trouve dans notre diocèse!
- diocèse d'Aire et Dax
Marguerite Rutan naquit à Metz le 23 avril 1736. Sa famille, nombreuse (15 enfants) était fort modeste. Entrée chez les filles de la Charité, elle fut envoyée à Dax avec cinq autres sœurs, sur la demande de l'évêque, pour diriger l'hôpital qu'il construisait dans sa ville.
Lorsque la Révolution éclata et que certains réclamèrent l'expulsion des sœurs, l'évêque constitutionnel, Saurine, se prononça énergiquement pour leur maintien.
Après la suppression des ordres religieux, les sœurs de St Vincent de Paul changèrent leur nom en celui de dames de la Charité et continuèrent avec le même dévouement le service des pauvres. Le 3 octobre 1793, les religieuses eurent à choisir: prêter serment à la Constitution ou être expulsées? Toutes refusèrent de jurer. Les services qu'elles rendaient aux pauvres et aux malades de la ville étaient tels qu'on n'osa pas tout d'abord demander leur renvoi. La Terreur cependant s'était installée à Dax: la maison des Capucins et celle des Carmes avaient été transformées en prison.
A la fin de l'année, Sœur Marguerite fut accusée d'avoir «par son incivisme, cherché à corrompre et à ralentir l'esprit révolutionnaire et républicain» (des militaires en traitement à l'hôpital) et fut envoyée à la maison de réclusion des Carmes. Le 8 avril, la commission extraordinaire fit comparaître la religieuse, ainsi que le père Jean Eutrope de Lannelongue, curé de Gaube et prêtre réfractaire. Tous deux furent guillotinés le lendemain. Marguerite chanta le Magnificat dans sa marche vers l'échafaud, repoussa le bourreau en disant «Aucun homme ne m'a jamais touchée» puis ôta elle-même son mouchoir de tête et ses fichus de cou.
Un an plus tard, le directoire du district déclarait: «La commune de Dax regrettera longtemps cette femme vertueuse qui, par caractère tenant à son opinion religieuse, a été inhumainement sacrifiée sur des motifs dont la preuve reste encore à acquérir».
Le 9 avril 1905, date anniversaire de son exécution, un acte civil solennel de réparation fut adressé pour la respectable victime.
Le jeudi 1er juillet 2010, le pape Benoît XVI a autorisé la publication du décret du martyre en haine de la foi de Marguerite Rutan.
A lire aussi:
- Marguerite de la Force, P. Jean-Pierre Renouard
- «Une victime de la Révolution, Sœur Marguerite Rutan, Fille de la Charité», Pierre Coste, éditions Desclée de Brouwer, Paris-Lille, 1908.
- Petite bande dessinée, dessins à la plume.
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Religieuses martyres à Orange (+ 1794)
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