Née à Foligno en Ombrie, dans une famille riche, elle est mariée toute jeune par ses parents et elle connaît alors une vie mondaine et frivole qui lui fait abandonner la pratique des sacrements. Subitement convertie, elle voudrait bien se confesser, mais elle n'ose avouer toutes ses fautes au confesseur. Elle s'en va communier et reste tourmentée par cette communion sacrilège. C'est à ce moment-là qu'elle reçoit la vision de saint François d'Assise, mort vingt ans avant sa propre naissance. Elle multiplie alors les austérités, médite de longues heures, distribue aux pauvres ce qu'elle possède et passe pour folle aux yeux des siens. Et puis, elle perd coup sur coup, sa mère, son époux, ses fils. Elle se livre alors à la pauvreté absolue. Des visions du Christ crucifié lui font atteindre les sommets de la mystique dans des crises violentes qui effraient ses amis. Les Frères Mineurs, disciples de saint François, se méfient d'elle d'autant qu'elle prend part aux controverses qui opposent, dans l'Ordre, les partisans d'une pauvreté mitigée et ceux d'une application stricte de l'idéal franciscain primitif. Les dernières années de sa vie seront plus paisibles, favorisées de grâces extraordinaires. "Elle semblait jouir du bonheur céleste."
Le 13 octobre 2010, Benoît XVI a tracé un portrait de sainte Angèle de Foligno. Si on reste fasciné, a-t-il dit, "par les sommets de son expérience d'union avec Dieu, on néglige souvent les débuts de sa conversion, le long cheminement qui a conduit" cette mystique italienne (1248 - 1309) "de sa grande peur de l'Enfer à son union trinitaire". Née dans une famille aisée, elle reçut une éducation mondaine, se maria jeune et eut plusieurs enfants. Mais sa vie fut marquée par des drames, le violent séisme de 1279, la guerre de sa ville contre la voisine Perugia, qui remirent en question sa vie même. En 1285, elle eut une vision de saint François qui la porta à accomplir une confession générale. Après la disparition rapide de sa famille, trois ans plus tard, elle quitta ses biens pour entrer dans le tiers ordre franciscain.
L'histoire d'Angèle est connue grâce à la biographie de son confesseur, qui rapporte sa "terreur initiale de l'Enfer. Cela correspondait -a souligné le Pape- au type de foi qu'elle avait au moment de sa conversion, encore pauvre de charité et d'amour de Dieu. Crainte, repentance et pénitence avaient poussé Angèle vers la douloureuse perspective de la croix". Sa conversion la mit sur la voie de l'amour... Elle se sentit en devoir d'offrir quelque chose à Dieu afin de racheter ses péchés, comprenant peu à peu qu'elle n'avait rien d'autre à donner, se sentant nulle face à lui. Elle comprit que ce ne serait pas sa volonté mais son amour qui lui donnerait l'amour de Dieu. La volonté ne pouvait qu'offrir son vide... Ainsi comprit-elle la profondeur de la réalité centrale qui était se sauver de l'indignité et de la peine de l'Enfer, et que ...cela ne viendrait pas de la connaissance de la vérité mais du Christ crucifié pour elle". La conversion de sainte Angèle de Foligno, a conclu le Saint-Père, grandie par son immersion dans les souffrances du Crucifié, est "parvenue à maturation lorsque le pardon divin lui apparut comme don gratuit de l'amour du Père... Dans son cheminement spirituel, le passage de la conversion à l'expérience mystique, où l'inexplicable s'explique, s'est produit à travers le Christ en croix. Toute sa vie mystique tendit à la parfaite ressemblance avec lui, par des transformations et des purifications de plus en plus profondes... Son identification au Christ signifia également vivre dans la prière et le secret ce que Jésus vécut, la pauvreté, le mépris, la souffrance". (VIS 20101013 440)
À Foligno en Ombrie, l'an 1310, la bienheureuse Angèle qui, après la mort de son époux et de ses fils, suivit les traces de saint François, se consacra entièrement à Dieu et confia au livre de sa vie les hautes expériences de sa vie mystique.
Martyrologe romain
Recluse (+ 1243)
Fondatrice de l'Institut de la Compagnie de la Croix (+ 1932)
Fondatrice de la Compagnie de Sainte Ursule de Brescia (+ 1540)
Tertiaire franciscaine à Cracovie (+ 1922)
Missionnaires de Notre-Dame des Apôtres martyres en Algérie (+ 1995)
Carmélite (+ 1495)
Religieuse du Tiers-Ordre de Saint Dominique (+ 1501)